Philosophie

Notre philosophie :  «La prestation : Sanction - Éducation – Réparation».


Au départ, la loi du 8 avril 1965 relative à la Protection de la Jeunesse envisageait la prestation d'intérêt général comme une mesure éducative. De ce fait, elle pouvait se justifier indépendamment de toute référence à un «fait qualifié infraction». La société évoluant, la tendance à la responsabilisation du mineur a influencé le sens donné à cette mesure. Elle est devenue une sanction qui s’impose dans le cas d’un acte délinquant. Du mineur «enfant en danger/enfant protégé», petit à petit nous sommes passés au mineur «sujet de droit/citoyen responsable».


Le Rebond accorde une grande importance à inclure dans son travail trois notions différentes mais complémentaires : la sanction, l'éducation, et la réparation. Afin d'éviter toute confusion de sens, nous tenons à définir ce que notre service entend par ces termes :


La sanction est prise par le Juge de la Jeunesse ou le Tribunal de la Jeunesse, en présence d’un jeune ayant commis un fait qualifié infraction. Elle doit être entendue comme "peine prévue pour réprimer l'inexécution d'une loi, d'un règlement "1. Elle peut aussi avoir le sens de marquer le coup.

Signifier au jeune qu’il n’est pas tout-puissant, lui rappeler la loi et les interdits inhérents à la vie sociale, le sanctionner par rapport au fait qualifié infraction et l’inviter à "réparer" nous semblent être les éléments d’une démarche non seulement respectueuse, mais aussi structurante.


Cette idée introduit un aspect éducatif que la sanction seule ne peut revêtir. Accompagner le jeune dans la compréhension, dans l'acceptation de la règle et de sa sanction fait partie intégrante de notre travail.


En ce qui concerne la réparation, J-Y. Hayez dit qu’"elle réside dans la reconstruction, dans le chef du mineur délinquant, d’une bonne image de soi, image qu’il reconstruira par des actes positifs qui rachèteront, en quelque sorte, l’image négative que l’infraction a pu susciter à ses propres yeux ainsi qu’aux yeux de la société"2. L’adolescent, adulte en devenir, a selon nous besoin de se gérer, de réussir ce qu’il entreprend, de prendre sa place, d’affirmer son identité.


Le jeune est invité à utiliser ses ressources, notamment pour se mettre en ordre avec la justice. En réparant de manière symbolique, il joue donc un rôle actif dans son évolution. En assumant ses responsabilités, il accepte de se (ré)insérer dans le tissu relationnel et symbolique du lien social.

 

 


1Petit Larousse Illustré, 2012.

2Publications scientifiques du professeur Jean-Yves Hayez dans :"Transgressions-dédommagements-réparations". Bulletin de l'O.T.J., 1985/2 pages 8-17